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Réduction des traînées de condensation : convergence des parties prenantes lors du Colloque qui s’est tenu à l’Assemblée nationale le 22 mai 2025.
23 mai 2025

Le jeudi 22 mai, l’ensemble des acteurs français de l’aéronautique – industriels, compagnies aériennes, chercheurs – se sont réunis aux côtés de Christine Arrighi (députée écologiste de Haute-Garonne) et de l’ONG Transport & Environnement (T&E) pour un colloque intitulé « Réduire l’impact climatique des traînées de condensation par des stratégies d’évitement ». Cet évènement avait pour thème l’impact climatique des traînées de condensation, ou « contrails ». La communauté du transport aérien dont le CORAC et la Chaire Climaviation ont été mobilisés et ont participé aux prises de parole du colloque contribuant au partage du point de situation sur les connaissances, et les recommandations visant à la mise en œuvre de campagnes d’évitement à grande échelle.

 

Moins documentées et moins médiatisées que les émissions de CO₂, les traînées de condensation formées en altitude dans des zones froides et humides – contribuent cependant de manière significative au réchauffement climatique, bien que leur effet soit à plus court terme et ambivalent[1]. Même s‘il est compliqué de les analyser finement (leurs effets variant selon les régions, l’altitude, les moments de la journée…), le consensus scientifique actuel confirmé par les récents travaux de la Chaire Climaviation[2] estiment qu’elles sont responsables de près de la moitié de l’impact climatique de l’aviation, à égalité avec le CO₂.

 

Lors de ce colloque, autour de la députée Christine Arrighi, l’ensemble des contributeurs a salué la mobilisation croissante de la filière et a rappelé que des solutions existent.  En effet, les « cirrus homogenitus » ne se forment qu’à certains endroits et sous certaines conditions. Il suffirait donc de contourner, de passer en dessous ou au-dessus des zones où se forment les traînées de condensation pour réduire drastiquement leur apparition. Ainsi, adapter légèrement la trajectoire de 5 à 20 % des vols permettrait de réduire de 80 % l’effet réchauffant des contrails.

 

Ce sujet est d’ores et déjà au cœur des politiques européennes et nationales. Bruxelles a déjà intégré depuis janvier les effets non-CO2 dans l’obligation de suivi, rapport et vérification (MRV) faite aux compagnies aériennes.

 

Le colloque a permis de faire le point sur les nombreuses expérimentations déjà en cours en France, – notamment avec Airbus, Air France, Amelia, Safran et Thales – mais l’ensemble des participants insiste sur la nécessité de passer à une expérimentation à grande échelle au niveau européen, impliquant tout l’écosystème : avionneurs, motoristes, contrôle aérien, services météo et compagnies, Pour ce faire, un appel commun a été exprimé à parvenir à ce que la France puisse continuer à renforcer sa visibilité au niveau européen et puisse parvenir à la mise en œuvre de campagne à grande échelle au niveau du ciel européen.  Comme l’a résumé Christine Arrighi : « L’excellence aéronautique française est en jeu » !

 

 

 

[1] Le jour, ils réfléchissent la chaleur vers l’espace, la nuit ils provoquent un effet de serre et un « forçage radiatif ».

[2] Selon les travaux Nicolas Bellouin et Olivier Boucher, membres de la Chaire Climaviation. Ils estiment que les contrails ont généré, « en 2018, 50 % de l’impact total de l’aviation » sur le climat. Ainsi, si elles génèrent autant que le gaz carbonique, les traînées se dissipent, elles, « à court terme », dans les 24h, tandis que « le CO2 s’accumule ».

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