Le CORAC a établi une feuille de route technologique pour la recherche aéronautique civile nationale, qui constitue la base d’une stratégie ambitieuse et coordonnée. Le travail collaboratif qu’elle génère reçoit un soutien financier à parité entre l’État et l’industrie.
Plates-formes de démonstrations technologiques 2011 – 2016
A sa création, le CORAC avait structuré sa feuille de route en quatre volets : la propulsion, les aérostructures, l’avionique et l’énergie. A partir de ces thèmes ont été élaborées des plates-formes de démonstrations technologiques associant des grands donneurs d’ordre et des entreprises partenaires à des sous-traitants, pour un total de plus de 300 participants, financées à parité entre les industriels et l’Etat (Programme d’Investissements d’Avenir et budget de soutien à la R&T dédié de la DGAC).
La 1ère vague, lancée entre 2011 et 2012, était clairement centrée sur les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale de nos appareils. Grâce à l’amélioration des performances des moteurs* et de leur intégration sur avion, à la réduction de la masse avion, à une avionique modulaire performante et à une gestion optimisée de l’énergie bord (en particulier électrique), des bénéfices environnementaux significatifs ont pu être obtenus :
- Réduction de la consommation carburant (i.e. des émissions de CO2) : 15 à 20%
- Réduction du bruit : 8 à 10 EPNDB
* Plus d’informations sur le site dédié : https://www.corac-propulsion.com/
En 2016, deux nouvelles plates-formes ont été lancées, ayant respectivement pour thèmes :
- les systèmes embarqués et les fonctions avancées, dont le but est de préparer une nouvelle génération de cockpit avec assistance au pilote améliorée,
- l’usine aéronautique du futur, dont l’objectif est notamment d’introduire des technologies innovantes dans les processus de production.
2017 : une nouvelle feuille de route
Après presque dix années d’existence, 2017 a marqué le début d’une nouvelle ère.
Le CORAC a réalisé une refonte de sa feuille de route de manière à répondre aux grands facteurs de transformation de la filière : la réduction de l’empreinte environnementale, l’amélioration des opérations aériennes, l’autonomie et l’excellence industrielle.
Cette nouvelle feuille de route vise à synchroniser les efforts de la filière pour préparer :
- la prochaine génération d’aéronefs (entrée en service entre 2025 et 2030) avec des configurations classiques et des nouvelles technologies,
- des aéronefs en ruptures (entrée en service au-delà de 2030), c’est-à-dire de nouvelles configurations et des aéronefs répondant à de nouveaux usages (mobilité urbaine par exemple).
Si cette nouvelle feuille de route comprend, comme la première version, un volet sur les aéronefs en eux-mêmes (travaux sur les configurations, les moteurs, les aérostructures, l’avionique et navigation), son périmètre a été élargi à la manière de les concevoir, de les fabriquer et de les opérer.
De cette nouvelle feuille de route, ont émergé trois grands axes stratégiques de recherche :
- « L’avion à énergie optimisée », pour réduire les besoins énergétiques des aéronefs. La filière a déjà accompli des progrès considérables en la matière, avec une réduction de 25% des émissions en 15 ans. Elle porte une responsabilité pour continuer de proposer au transport aérien européen et mondial des solutions toujours plus propres et performantes : nouvelles configurations, moteurs à ultra haut taux de dilution, électrification et hybridation de la propulsion, déploiement des matériaux composites, etc.
- « L’avion connecté et autonome », incluant des nouveaux modes d’opérations, avec une prise en compte toute particulière de la cyber sécurité.
- « Les nouvelles méthodes de développement et de production », en adaptant à l’aéronautique les technologies d’intelligence artificielle, de big-data, en travaillant sur de nouveaux processus de production et en développant le recours aux simulations numériques, notamment pour la certification.
Les projets qui émaneront de ce travail collaboratif seront financés à parité entre l’État et l’industrie, celui de l’État étant en très grande partie assuré par le budget de soutien à la R&T dédié de la DGAC.